-« Pikachu, attaque ! »
-« C’est le match de notre vie, on ne peut pas perdre, aller courage mon ami ! »

Pika et moi on se connaît depuis des années, c'est mon meilleur ami ! Moi c'est Ahn Ha Young, unique fille des Ahn. Je suis née à Busan mais j'ai déménagé à Séoul à l'âge de deux ans, ma vie dans cette ville je ne m'en souviens donc pas, logique qui se souvient de sa petite enfance ? Mes parents sont propriétaires d'une grande entreprise, elle est devenue tellement grande qu'on a dû aller à Séoul. Les gens disent que c'est une multinationale, mais je n'en suis pas sûr cela ne m'intéresse pas. Je ne peux même pas vous dire quel est son activité principale. Pourquoi je parle de ça, j'ai un match à gagner.

- « Hein, quoi qu'est-ce qui se passe ? »

Je sens quelque chose me toucher, non plus précisément me secouer. Je me demandais ce qu'il pouvait bien m'arriver, était-ce un tremblement de terre ? Je me retrouvai bientôt dans le noir, je ne me voyais plus rien et j'étais seule. On m'avait abandonné...

-« Si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez quitter la classe, Mademoiselle Ahn ? »
-« Mademoiselle, Mademoiselle ? »
- « Hein ? »

Je relevai la tête et je remarquais que je n’étais pas en plein match mais bien en classe. La plupart des élèves me fusillait du regard, j’avais perturbé leur cours en criant en plein rêve. C’est que j’étais bien dedans dans ce rêve, j’avais l’impression que c’était réel. J’allais devenir maître pok… Enfin bref, ce n’était pas le moment de penser à ça, pour le moment il fallait s’occuper de mon problème.

Comment expliquer le fait que j’étais en train de dormir en plein cours de droit, je pouvais lui dire que cela ne m’intéressait pas ? Ah non ça il le sait déjà, ben oui je suis ici contre mon plein gré. Mon père veut que je reprenne l’entreprise familiale et m’a obligé à passer le concours à l’université de Séoul en Marketing. Au début, j’ai fait comme tous les autres enfants, j’ai refusé catégoriquement. Je lui disais que c’était mon avenir et que c’était à moi de décider, blablabla… Il ne m’écoutait pas et vous savez ce qu’il la fait, ce qu’il a osé faire ? Il m’a coupé les vivres, à moi, sa propre fille. Comment pourrais-je vivre sans un sou ? Et voilà comment je suis atterri ici, Ha Young est une faible fille je vous le dis. Elle ne se voyait pas vivre dans un minuscule appartement et travailler dur pour avoir un salaire de misère. Et le plus important, comment pourrait-elle se payer les prochains jeux Pokémon qui sortirait ? Hein, je vous le demande ??? Oui, j’ai craqué mais ne me jugez pas, je défie chacun d’entre vous de dire non au luxe et à la belle vie. Petite, je n’ai jamais manqué de rien ; il suffisait que je claque des doigts et mes désirs étaient réalités, c’est toujours le cas maintenant. Bon, il fallait que je réponde à ce prof, il attendait une réponse et je faisais comme si il n’était pas là. C’était tout moi ça, les gens me parlait et moi j’étais dans les nuages, en train de rêver ou de partir dans mes délires, c’est au choix.

-« En fait, je je … »
-« Cinglée ! »

Et voilà c’est reparti, un garçon de ma classe avait recommencé à m’insulter : la cinglée, c’était l’insulte favorite de mes camarades. Je ne me suis jamais considéré comme telle, peut-être bizarre, marginale mais pourquoi serais-je folle ? Parce que je suis première de la classe malgré le fait que j’ai clamé haut et fort que je détestais le marketing ? Jalousie, je vous dis, jalousie... Ils ne pouvaient pas supporter que je fusse un génie, voilà tout ! Un génie, je vous dis un génie : je parle 4 langues différentes dont le coréen, japonais, l’anglais et l’espagnole. Je n’ai pas eu besoin de cours, j’ai appris toute seule comme d’habitude. Je n’ai pas de talent particulier, je ne sais pas dessiner, je ne sais pas jouer d’un instrument, je suis nulle en sport mais une chose que je sais faire c’est apprendre, apprendre vite. Il suffit que l’on m’explique les choses une seule fois, pas besoin de répétition.

Malgré cela, je ne sais pas quoi faire de ma vie, pourquoi faut-il travailler ? Aller à l’école ? Je n’en ai jamais compris le but. Pourquoi certain diplômé ne trouvent pas de job alors que des arrivistes sont chefs d’entreprises ? Je recherche encore les réponses donc si vous les avez, faites-moi signe !

Les gens sont souvent surpris de ma personnalité, d’après eux je ressemble à une fille qui a de l’ambition, un rêve, un but dans la vie… Malheureusement je suis loin de tout ça ! J’abandonne vite dans la vie, je ne suis pas combative, loin de là !

Je ne pris pas la peine de répondre et je me levai de ma chaise en prenant soin d’être la plus lente possible, je voulais les ennuyer une dernière fois avant de quitter la classe. Je pouvais entendre quelques gémissements de la part des mes condisciples mais cela ne faisait que ralentir ma sortie tant désirée. Je pris mon sac et mis cahiers à l’intérieur, je ne les avais ni jeté ni mis de travers, non j’avais pris tout mon temps et avait bien fait attention à ce qu’ils soient mi à leur place, c'est-à-dire, entre mon agenda et la petite poche qui contenait mon portefeuille, si cela n’avait pas été le cas j’aurais tout bonnement recommencé. Après ce fut le tour de ma veste, je faisais attention à ce qu’il y ait aucun pli et qu’elle soit bien attaché, seul le bouton du bas devait rester détachés. Après 15 minutes, je sortis de la classe rapidement, ce n’est pas ce que je souhaitais mais mon bureau était juste à côté de la porte, je n’avais pas d’autre choix à moins de faire le tour de la classe mais cela aurait été ridicule. Bien que le ridicule ne tue pas.


Je ne pouvais pas rentrer chez moi pour le moment, j’étais censé être à l’université. Si mes parents apprenaient que je m’étais faite virée du cours j’aurais passé un sale quart d’heure, oui, Ahn Ha Young, 22 ans, se fait encore gronder par ses parents ! Je suis toujours une petite fille à leurs yeux et ils ne veulent pas me voir grandir du moins c’est ce qu’ils prétendent car cela ne les empêche pas de pourrir ma vie en me faisant suivre des études que je hais.
Je quittai le campus et me dirigea vers la ville. Je ne fis pas appel à mon chauffeur ou sinon mes parents aurait débarqué dans la minute qui suit. Je fis comme la plupart des étudiants, je pris les transports en commun, bien entendu pour moi c’était une première. C’était comme une attraction, j’étais nerveuse mais heureuse à la fois. Je souriais toute seule, on aurait pu me prendre pour une folle car mon sourire était vraiment grand mais je m’en fichais. J’entrai dans le bus en n’oubliant pas de crier un bonjour à qui voulait l’entendre. On me regardait bizarrement mais j’avais l’habitude, je m’installai près d’une jeune femme qui tourna sa tête dés que je m’étais assise, j’avais toute de suite compris qu’elle ne voulait pas que je lui parle ! Le trajet durait environ 20 minutes, ce n'est pas si long que ça mais pour moi c'était une éternité, je n'aimais pas être seule, livré à moi-même car dans ses cas-ci je me mettais à penser et ce n'était pas agréable car des souvenirs douloureux faisaient surface.

••• Dis le moi encore •••

« saranghee », qu’est-ce que je ferais pas pour réentendre ses mots de sa bouche. Tout est de ma faute, je n’aurais pas du l’abandonner, le laisser se faire humilier. Je n’ai rien fait pour le retenir, lui qui m’avait accepté comme je suis. Lui c’est Song Se Won, on s’est quitté il y a un an à la suite d’une de mes erreurs.
Vous voyez je fais parti de ce genre de famille qui se prend pour les rois du monde ou les autres ne sont là que pour vous servir ou vous admirez. Malheureusement, Se Won, faisait partit de ceux que mon père détestait. Il voulait devenir un cuisinier, il n’y a rien de mal à devenir cuisinier sauf que cela ne plaisait pas à mon paternel surtout que Se Won n’avait pas un sou (enfin c’est ce que je crois), il voulait et exige que j’épouse quelqu’un de mon rang, un homme riche quoi, un homme avec une grande société comme ça mon père aura une société encore plus grosse !
Se Won m’a quitté le jour de mon anniversaire, il m’avait fait un gâteau pour ce jour si spéciale quoique je n’ai jamais aimé les anniversaires, on faisait une fête alors qu’on devenait plus vieux mais vu qu’il l’avait fait exprès pour moi, je n’allais pas gâcher ce moment. Mes parents avaient organisé un anniversaire dans un grand hôtel avec un grand gâteau, un grand buffet, un grand… tout en un grand quoi ! Le seul hic c’est que je ne connaissais même pas la moitié des invités, j’ai donc fait l’erreur d’inviter Se Won. Dés son arrivé, tout s’est mal passé, mon père l’a incendié de question sur lui, ses parents, ce qu’ils faisaient dans la vie, enfin bref la totale, cela aurait été s’il n’y avait personne mais il ne s’était pas gêné pour le faire devant tous les invités. Après 10 minutes d’humiliation, mon copain a jeté l’éponge euh non le gâteau plutôt et est partit de la salle.
J’ai fait un pas pour le rattraper mais ma mère s’est interposée et je l’ai laissé faire oui je suis une lâche…

••• Dans l’attente part 2•••

J’étais enfin arrivé en ville, je sentais mes larmes coulée. Je ne voulais pas que les gens me voient ainsi, je me suis donc rendu au premier magasin que j’aperçus et me cacha entre deux étagères de vêtement juste en face d’un miroir. Mon maquillage était toujours intact, fort heureusement, pour le prix que le je paie, il a intérêt à tenir ! J’effaçais les dernières larmes qui coulaient le long de mes joues et essuyait mes yeux marrons qui était encore mouillé.
Je profitais de ce miroir pour vérifier ma silhouette, mon teint était parfait comme d’habitude, ni trop pâle ni trop foncé juste entre les deux, dire que c’était naturelle, beaucoup pense le contraire mais je m’en moque.
Mes vêtements étaient assez simples, je portais de grandes bottes noires par-dessus un pantalon moulant également noir. Je portais une chemise blanche à manches longues, elle-même recouverte d’une veste de couleur pourpre. Ses vêtements étaient ceux que je portais en classe, j'en avais en plusieurs exemplaires. Je ne voulais pas faire d'effort lorsque j'étais dans cette école ou sinon je ne porte que des tenus de créateurs, vous savez le genre de tenus qui coûtent une fortune et que vous êtes la seule à posséder.
Plus je me regardais, plus je me trouvais trop mince : 1m70 pout 48kg ? Faut-il que je prenne un ou deux kilos en plus ? C’était une question existentielle pour moi.

- « Hm, il faut que j’y réfléchisse, un ou deux de plus ça ne me fera pas trop de mal ! »

Je passai l’après-midi à me contempler, d’ailleurs les vendeuses se demandaient vraiment ce que je pouvais être en train de faire. Ne vous inquiétez pas mesdames, ses moments là sont rares, je faisais passer le temps d’une façon ou d’une autre… En y parlant, il était l’heure de partir…
Ah oui,je n’oubliai pas d’acheter deux ou trois petites choses dans ce magasin pour avoir fait d’office de salle d’attente, je suis trop sympa !