Commencer par le commencement ? Si classique. C'est bien pour ça qu'on ne le fera pas.
Suh Jia Lin. Une jeune femme de vingt-deux ans. Elle travaille dans un bar à hôtesse, aussi appelé club, à Séoul. Oui, un de ces endroits discrets, ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Un de ces lieux où les hommes viennent se divertirent après ou avant leur journée de travail, pendant même parfois. Désolée de vous décevoir, Messieurs, mais Jia est juste barman et serveuse là-bas. Non pas moyen de louer ses services... Avouez que cela vous aurez bien tenté pourtant, non ?

Parce que oui, Jia Lin est jolie, il faut bien l'avouer. Un mètre soixante-cinq, quarante-cinq kilogrammes, mise à part le fait que sa taille n'ai pas très élevée, elle est dans les critères pour être mannequin. Ça aurait sans doute bien était en accord avec le mot maître de sa vie : « désir ». Mais les évènements ont fait qu'au final elle se contente de travailler dans ce fichu bar, des fois de nuit, des fois de jour. Mais à l'intérieur, c'est toujours la pénombre, alors ça change quoi ?

Et puis qui dit que Jia aurait supportée d'être mannequin ? La patience, c'est pas vraiment son truc. Sourire non plus d'ailleurs. Oh elle sourie. Mais pas sur commande. Et pas avant de se sentir réellement bien. C'est une des rares choses sur lequel elle ne ment pas, le sourire. Jamais son sourire ne sera chaleureux si elle n'est pas sincère. Quand elle doit sourire pour la forme, c'est plus un léger rictus qui en ressort.
Mais soyez assurez que quand elle sourit, elle devient réellement magnifique. C'est une bonne contre-partie non ?

Mais même sans compter son manque de patience, elle n'aura de toute façon pas pu faire mannequin. Elle n'aime pas particulièrement obéir. Alors passer sa journée à suivre les directives d'un photographe ? Écouter ses « met-toi ainsi » ? Bien sûr.
Et puis franchement, quitte à prendre la pose et s'habiller dans des tenues légères dans le but de réveiller les désirs chez quelqu'un, autant le faire en vrai non ? On y gagne la satisfaction de savoir être un objet de désir pour quelqu'un.

Tout ça, c'est sans doute dû au fait, quelque part, inconsciemment, que ses parents n'ont jamais étaient très « présents ». Ou peut-être tout simplement que quoi qu'il se serait passé dans sa vie, elle aurait fini ainsi, qui sait ? Mais est-ce que le pourquoi du comment à vraiment de l'importance au final ?

Est-ce qu'on ne peut pas juste se concentrer sur les faits ? Sur ce qui est réellement, sans en chercher la provenance ?
Dans les faits, Jia est quelqu'un d'assez seule. Caractérielle, elle aime prendre son propre chemin et se laisser mener par ses envies. Et elle à toujours envie de briser les convenances. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit de dire « merde » si elle le veux ? Et pourquoi ne pourrait-elle pas se chercher un homme quand elle se sens seule ? Qu'est-ce qui l'en empêche, hein ? Strictement rien. Chahuter c'est mal, il faut être sage, gentille, mignonne et douce ? A d'autres. Une seule chose compte : ses envies. Comment avait dit le vieux monsieur ? Ah oui : « Nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous la désirons. » Jia Lin avait bien aimé cette phrase. Simplement parce qu'elle était vrai et que beaucoup de chose manque de véracité dans ce monde. Il faut assumer le fait que notre vie est rythmée par le désir, ce n'est pas plus compliqué que cela.

Mais bien qu'elle ne supporte pas la capacité de ce monde à mentir, elle est bien loin d'être en reste. « La haine rebondit sur ceux qui l'embrassent. Et il en va de même pour le mensonge. » Voila une autre phrase que Jia Lin à souvent en tête. Mentir c'est comme respirer : c'est un élément vital. Si tu veux survivre dans cette faune, ment. Ment et soit le meilleur menteur. Oui être « bien » ne suffit pas. Il faut être la « meilleure ».
Dans le monde du mensonge, il n'y a qu'une seule loi : « L'on pourrait remarquer que le mensonge cesse d'être un mensonge dans l'instant où il réussit. Et pour le menteur même. »
Et la plus grande envie de Jia étant de plaire, elle choisit toujours d'opter pour le mensonge parfait. Évidement, il n'y a pas qu'un mensonge parfait, un mensonge s'adapte à la situation. Selon ce qu'elle cherche à obtenir, Jia Lin est capable de véritable métamorphose : comportement, façon de parler, de se déplacer... La seule chose qui compte, c'est que ce soit elle qui mène le jeu. A moins qu'en réalité, elle attends de trouver la personne qui sera la diriger elle, suffisamment pour la mener mais avec habilité et confiance pour qu'elle puisse continuer à se sentir libre ?

Car elle y tient, à sa liberté. En amour, elle ne promettra jamais rien. Elle ne voit pas pourquoi elle se contenterait d'avoir qu'un homme si elle peux en avoir deux. Tant qu'elle n'aime pas, tout n'est que question de désir. Au final, oui on peux dire que Suh Jia Lin est du genre à imposer ses désirs.


On y coupera pas, n'est-ce pas ? Quand bien même on essaye d'éviter de parler du passer, on s'y retrouve tôt ou tard acculé. Alors allons-y. Jia est né d'une mère Coréenne et d'un Père Chinois. De part sa naissance, elle à bénéficié de la double nationalité. Le mariage entre ses parents tourne court et la mère de Jia retourna vivre en Corée, seule, laissant son ex-mari et sa fille en Chine. C'est donc seule avec son père que la demoiselle grandit. Mais plus le temps passait et plus on père s'avérait être en réalité quelqu'un de violent. Il ne buvait en général pas à l'excès et n"avait pas besoin de cela pour s'énerver sans raison. La moindre chose mal faite ou pas à sa place dans la maison réveillait en lui une grande colère. Plus d'une fois, la poignet de Jia fut serré fortement avec qu'une seconde main l'envoie valser à l'autre bout de la pièce.
C'est de là que provient le sale caractère apparent de Jia et son refus de la soumission. Elle a trop souffert du comportement de son père pour vouloir laisser quelqu'un la dominer. Mais ça n'empêche pas le déclenchement d'une peur panique en elle quand un homme hausse trop fort la voix ou entreprend de faire de grand geste colérique.


SI vous savez raccorder les morceaux, vous en aurez déduit que Jia à finalement quitté son père pour rejoindre Séoul. Elle n'y a pas retrouvé sa mère. Elle n'as d'ailleurs pas cherché à le faire. Pourquoi rejoindre quelqu'un qui l'as à laissé derrière ? Non, soit Jia Lin sera désirée, soit elle ne sera pas, c'est tout. Pas question d'aller supplier qui que ce soit de lui donner de l'affection.

Seulement pour pouvoir quitter la Chine, elle avait besoin d'argent. Et pour avoir de l'argent, elle ne pouvait faire que deux choses : travailler jusque l'avoir obtenu ou emprunter. Elle à donc conclue un marché : elle quittait la Chine mais une fois à Séoul, elle travaillerait pour le Club d'hôtesse jusque remboursement de sa dette. Ça lui paraissait honnête comme offre. Elle n'avait pas prévu qu'une fois là bas, le club lui prendrait ses papiers pour l'enregistrer comme travailleuse et refuserait de les lui rendre ensuite. Elle n'avait pas non plus calculé qu'une fois à Séoul, il faudrait vivre. Et donc manger et dormir et que cela nécessitait de l'argent. Ça dette serait donc trois fois plus longue que prévue à rembourser. Sans compter le fait que dès que le club le peux, il s'applique à augmenter la note pour un oui ou pour un non. Retard, verre cassé, irrespect envers le client...

Jia Lin à aujourd'hui vingt-deux ans. Cela fait bientôt un an et demi qu'elle vie à Séoul, dans un motel. Si elle à bien calculé, sa dette devrait être payée pour ses vingt-cinq ou vingt-six ans. Elle pourrait gagner plus en passant comme hôtesse au lieu de serveuse mais elle s'y refuse. Et une fois qu'elle prend un décision, elle fait de son mieux pour s'y tenir.